mercredi 23 novembre 2016

Les petites chaises rouges


INote moyenne : 3.73/5 (sur 11 notes)
Dès qu’il franchit le seuil de l’unique pub ouvert dans ce trou perdu d’Irlande, l’étranger suscite la fascination. Vladimir Dragan est originaire du Monténégro. Il entend s’établir comme guérisseur. On lui trouve un logement, un cabinet médical, et sa première cliente, une des quatre nonnes du lieu, sort de sa séance totalement régénérée. Rien d’étonnant à ce que Fidelma, très belle et mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, tombe sous le charme.
L’idylle s’interrompt quand Dragan est arrêté. Recherché par toutes les polices, il a vécu à Cloonoila sous un faux nom. Inculpé pour génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, il est emmené à La Haye, où il rendra compte de ses crimes. Le titre choisi par Edna O’Brien s’éclaire alors, ainsi que l’introduction rappelant que 11 541 petites chaises rouges avaient été installées à Sarajevo en 2012 pour commémorer la mémoire des victimes du siège.
Le vrai sujet de cet extraordinaire roman n’est pourtant pas la guerre civile de Bosnie, ni la figure de Radovan Karadzic, dont il s’inspire. Avec une infinie tendresse et une infinie compassion, la grande romancière irlandaise se penche sur le destin d’une femme ordinaire, que sa naïveté a rendue audacieuse, et dont l’existence a été ravagée pour avoir vécu, sans savoir à qui elle avait affaire, une brève histoire d’amour avec l’un des monstres les plus sanguinaires du XXe siècle.
Après l’arrestation de Vlad, il est impossible pour Fidelma de rester en Irlande. Réfugiée à Londres, dans le monde souterrain des laissés-pour-compte, elle vit de petits boulots, hantée par une honte indépassable, et par la terreur.
La prose d’Edna O’Brien est éblouissante : comme dans la vie, passant de la romance à l’horreur, d’un lyrisme tremblé au réalisme le plus cru, de la beauté au sentiment d’effroi le plus profond, elle nous donne, avec ce roman de la culpabilité et de la déchéance d’une femme, son absolu chef-d’œuvre.

Là où le soleil disparaît


Note moyenne : 4.33/5 (sur 6 notes)
" En démarrant ce récit, je savais que les pages du génocide et du massacre de ma famille au Rwanda, en 1994, m'attendaient. Je savais qu'écrire cette douleur passée, c'était mettre des petites cuillerées de pili-pili sur la chair encore fraîche d'une plaie que je voulais à tout prix croire fermée. Et, sur le chemin de la rétrospective, j'ai trouvé d'autres plaies. Vives. Brûlantes. Ce livre, il m'aura fallu presque cinq ans pour le finir. "

Pour la première fois, le chanteur Corneille revient sur le génocide rwandais, le miracle de sa survie, son espoir infaillible, ses rêves, l'immense succès qui a été le sien, mais aussi ce long recul, ces dernières années, qui lui a été indispensable pour renouer avec son histoire et ses racines.
Le récit poignant, porté par une écriture d'une rare poésie, d'un artiste, mais surtout d'un homme, à la recherche de sa vérité.

Réparer les vivants


Note moyenne : 4.08/5 (sur 1612 notes)
"Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d'autres provinces, ils filaient vers d'autres corps". "Réparer les vivants" est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour.

La Fille du train


Note moyenne : 3.72/5 (sur 2094 notes)
Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même place et chaque jour elle observe une jolie maison. Cette maison, elle la connaît par coeur, elle a même donné un nom à ses occupants qu'elle aperçoit derrière la vitre : Jason et Jess. Un couple qu'elle imagine parfait, heureux, comme Rachel a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, avant qu'il ne la quitte. 
Mais un matin, elle découvre un autre homme que Jason à la fenêtre. Que se passe-t-il ? Jess tromperait-elle son mari ? Quelques jours plus tard, c'est avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu...

Laëtitia ou la fin des hommes

Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans. Ce fait divers s'est transformé en affaire d'Etat : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du "présumé coupable", précipitant 8 000 magistrats dans la rue, en février 2011. 
Mais Laëtitia Perrais n'est pas un fait divers. Comment peut-on réduire la vie de quelqu'un à sa mort, au crime qui l'a emporté ? Pendant deux ans, Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille, sa soeur jumelle, ses parents, ses amis, les responsables des services sociaux, ainsi que l'ensemble des acteurs de l'enquête, gendarmes, juges d'instruction, procureurs, avocats et journalistes, avant d'assister au procès du meurtrier, en octobre 2015. 
De cette manière, Ivan Jablonka a pu reconstituer l'histoire de Laëtitia. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer. 
Ivan Jablonka poursuit son projet d'exploration des frontières entre littérature, histoire et sciences sociales. Ce livre est une expérience d'écriture autant qu'une enquête, destinée à rendre à Laëtitia sa singularité et sa dignité.

Le braconnier du lac perdu


Note moyenne : 3.75/5 (sur 85 notes)
Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le cœur au bord des lèvres, frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d’horreur, insaisissable, obscur, terrifiant.

Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d’autres les connaissent fort bien. Alors qu’il s’accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu’il s’interroge sur l’absence d’objets personnels dans une maison qu’il semble avoir habitée depuis plus d’un an, la certitude d’une menace diffuse ne cesse de l’oppresser.

Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlots perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale.

Revenant à l’île de Lewis où il a situé sa trilogie écossaise, Peter May nous emporte dans la vertigineuse recherche d’identité d’un homme sans nom et sans passé, que sa mémoire perdue conduit droit vers l’abîme.

Les disparus du phare


Note moyenne : 3.75/5 (sur 85 notes)
Rejeté par les vagues, un homme reprend connaissance sur une plage. Tétanisé par le froid, le cœur au bord des lèvres, frôlant dangereusement le collapsus. Il ignore où il se trouve et surtout qui il est ; seul affleure à sa conscience un sentiment d’horreur, insaisissable, obscur, terrifiant. 

Mais si les raisons de sa présence sur cette île sauvage des Hébrides balayée par les vents lui échappent, d’autres les connaissent fort bien. Alors qu’il s’accroche à toutes les informations qui lui permettraient de percer le mystère de sa propre identité, qu’il s’interroge sur l’absence d’objets personnels dans une maison qu’il semble avoir habitée depuis plus d’un an, la certitude d’une menace diffuse ne cesse de l’oppresser.

Muni, pour seuls indices, d’une carte de la route du Cercueil qu’empruntaient jadis les insulaires pour enterrer leurs morts, et d’un livre sur les îles Flannan, une petite chaîne d’îlots perdus dans l’océan marquée par la disparition jamais élucidée, un siècle plus tôt, de trois gardiens de phare, il se lance dans une quête aveugle avec un sentiment d’urgence vitale.

Revenant à l’île de Lewis où il a situé sa trilogie écossaise, Peter May nous emporte dans la vertigineuse recherche d’identité d’un homme sans nom et sans passé, que sa mémoire perdue conduit droit vers l’abîme.

L'île des chasseurs d'oiseaux


note moyenne : 4.25/5 (sur 658 notes)
Marqué par la perte récente de son fils unique, l'inspecteur Fin Macleod, déjà chargé d'une enquête sur un assassinat commis à Edimburg, est envoyé sur Lewis, son île natale, où il n'est pas revenu depuis dix-huit ans. 

Un cadavre exécuté selon le même modus operandi vient d'y être découvert. Cependant, dès l'autopsie effectuée par le médecin légiste, Fin ne croit plus à un lien entre les deux affaires.

Sur cette île tempétueuse du nord de l'Écosse, couverte de landes, où l'on se chauffe à la tourbe, pratique encore le sabbat chrétien et parle la langue gaélique, Fin retrouve les acteurs de son enfance, à commencer par Ange, chef tyrannique de la bande dont il faisait partie. 

Marsaili, son premier amour, vit aujourd'hui avec Artair. Ce même Artair dont le père a perdu la vie en sauvant celle de Fin lors de l'expédition qui, chaque année, depuis des siècles, conduit une douzaine d'hommes sur An Sgeir, rocher inhospitalier à plusieurs heures de navigation, pour y tuer des oiseaux nicheurs. 

Que s'est-il passé il y a dix-huit ans entre ces hommes, quel est le secret qui pèse sur eux et ressurgit aujourd'hui ? 

Sur fond de traditions ancestrales d'une cruauté absolue, Peter May nous plonge au coeur de l'histoire personnelle de son enquêteur Fin Macleod. Fausses pistes, dialogues à double sens, scènes glaçantes l'auteur tient le lecteur en haleine jusqu'à la dernière page.

L'Homme de Lewis


Note moyenne : 4.2/5 (sur 480 notes)
En rupture de ban avec son passé, Fin Macleod retourne sur son île natale de Lewis. La mort tragique de son jeune fils a pulvérisé son mariage. Impuissant et résigné, il a quitté la police. La lande balayée par les vents, la fureur de l'océan qui s'abat sur le rivage, les voix gaéliques des ancêtres qui s'élèvent en un chant tribal : il pense pouvoir retrouver ici un sens à sa vie. Mais, Fin à peine arrivé, on découvre le cadavre d'un jeune homme, miraculeusement préservé par la tourbière. Les analyses ADN relient le corps à Tormod Macdonald, le père de l'amour de jeunesse de Fin, et font de lui le suspect n° 1. C'est une course contre la montre qui s'engage alors : l'inspecteur principal est attendu sur l'île pour mener l'enquête et il n'épargnera pas le vieil homme, atteint de démence sénile. Au rythme des fulgurances qui traversent l'esprit malade de Tormod, le passé ressurgit, douloureux, dramatique, et dévoile le sort que la société écossaise a réservé pendant des décennies aux «homers» : ces enfants orphelins ou abandonnés que l'Église catholique envoyait sur les îles Hébrides.

Note moyenne : 4.3/5 (sur 37 notes)
Wendy, treize ans, vit à Brooklyn. Le 11 septembre 2001, son monde est complètement chamboulé : sa mère part travailler et ne revient pas. L’espoir s’amenuise jour après jour et, à mesure que les affichettes DISPARUE se décollent, fait place à la sidération. Le lecteur suit la lente et terrible prise de conscience de Wendy et de sa famille, ainsi que leurs tentatives pour continuer à vivre.
Le chemin de la jeune fille la mène bientôt en Californie chez son père biologique qu’elle connaît à peine – et idéalise. Son beau-père et son petit frère la laissent partir le cœur lourd, mais avec l’espoir que cette expérience lui sera salutaire. Assaillie par les souvenirs, Wendy est tiraillée entre cette vie inédite et son foyer new-yorkais qui lui manque. Elle délaisse les bancs de son nouveau collège et, chaque matin, part à la découverte de ce qui l’entoure, faisant d’étonnantes rencontres : une adolescente tout juste devenue mère, un libraire clairvoyant et son fils autiste, un jeune à la marge qui recherche son grand frère à travers tout le pays. Wendy lit beaucoup, découvre Le Journal d’Anne Frank et Frankie Addams, apprend à connaître son père, se lie d’amitié avec sa belle-mère éleveuse de cactus, comprend peu à peu le couple que formaient ses parents – et les raisons de leur séparation. 
Ces semaines californiennes la prépareront-elles à aborder la nouvelle étape de sa vie ? Retournera-t-elle à Brooklyn auprès de ceux qui l’ont vue grandir ? 
Émouvante histoire de reconstruction, Les règles d’usage évoque avec brio la perte d’un être cher, l’adolescence et la complexité des rapports familiaux. Un roman lumineux.

Nos années sauvages


Note moyenne : 3.41/5 (sur 81 notes)
Résumé :
Il était une fois deux soeurs, un frère et leurs parents qui vivaient heureux tous ensemble. Rosemary était une petite fille très bavarde, si bavarde que ses parents lui disaient de commencer au milieu lorsqu'elle racontait une histoire. Puis sa soeur disparut. Et son frère partit. Alors, elle cessa de parler… jusqu'à aujourd'hui. C'est l'histoire de cette famille hors normes que Rosemary va vous conter, et en particulier celle de Fern, sa soeur pas tout à fait comme nous…

U4 Contagion- Yannis


Note moyenne : 3.89/5 (sur 9 notes)
Résumé :Le virus U4 a décimé 90% de la population mondiale, n'épargnant que les adolescents entre 15 et 18 ans et de rares adultes. Jules, Koridwen, Stéphane et Yannis font partie des survivants. Mais ils ne sont pas les seuls... 
" Je m'appelle Séverine, le monde est ravagé et je crois que je suis enceinte. Je m'appelle Philippe, moi, président de la République française, je n'ai pas pu sauver ma propre famille. Je m'appelle Nicolas, je suis bloqué en Espagne avec mes potes : tout le pays est mort sauf nous, touristes français. Je m'appelle François, c'est de la folie mais par amour, je suis prêt à redevenir un hors-la-loi. Je m'appelle Koridwen, j'ai l'impression d'avoir déjà vécu ça... "



Note moyenne : 3.84/5 (sur 273 notes)
Résumé :
Yannis vit à Marseille. Ses parents et sa petite sœur sont morts. Maintenant, il voit leurs fantômes un peu partout? peut-être qu'il devient fou ? Quand il sort de chez lui, terrifié, son chien Happy à ses côtés, il découvre une ville prise d'assaut par les rats et les goélands, et par des jeunes prêts à tuer tous ceux qui ne font pas partie de leur bande. Yannis se cache, réussit à échapper aux patrouilles, à manger... Mais à peine a-t-il retrouvé son meilleur ami que ce dernier se fait tuer sous ses yeux. Il décide alors de fuir Marseille et de s'accrocher à son dernier espoir : un rendez-vous fixé à Paris...

Amélia


Note moyenne : 4.05/5 (sur 196 notes)
Résumé :
À New York, Kate élève seule sa fille de 15 ans, Amelia. En dépit d'un rythme professionnel soutenu, elle parvient à être à l'écoute de cette adolescente intelligente et responsable, ouverte et bien dans sa peau. Très proches, elles n'ont pas de secrets l'une pour l'autre. C'est en tout cas ce que croit Kate, jusqu'à ce matin d'octobre où elle reçoit un appel de l'école. On lui demande de venir de toute urgence. Lorsqu'elle arrive, Kate se retrouve face à une cohorte d'ambulances et de voitures de police. Elle ne reverra plus jamais sa fille. Amelia a sauté du toit de l'établissement. Désespoir et incompréhension. Pourquoi une jeune fille en apparence si épanouie a-t-elle décidé de mettre fin à ses jours ? Rongée par le chagrin et la culpabilité, Kate tente d'accepter l'inacceptable... Mais un jour, elle reçoit un SMS anonyme qui remet tout en question : " Amelia n'a pas sauté. " Obsédée par cette révélation, Kate s'immisce alors dans la vie privée de sa fille et réalise bientôt qu'elle ne la connaissait pas si bien qu'elle le pensait. À travers les SMS, les mails d'Amelia, les réseaux sociaux, elle va tenter de reconstruire la vie de son enfant afin de comprendre qui elle était vraiment et ce qui l'a poussée à monter sur le toit ce jour-là. La réalité qui l'attend sera beaucoup plus sombre que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Une vision singulière du malaise de l'adolescence. Des personnages inoubliables. Un sens du suspense unique. Une critique dithyrambique. Ce premier roman de Kimberly McCreight est un chef-d'oeuvre. Nicole Kidman en a acquis les droits d'adaptation cinématographique pour un film produit par HBO.

La vengeance des mères



Note moyenne : 4.1/5 (sur 63 notes)

Résumé :1875. Dans le but de favoriser l’intégration, un chef cheyenne, Little Wolf, propose au président Grant d’échanger mille chevaux contre mille femmes blanches pour les marier à ses guerriers. Grant accepte et envoie dans les contrées reculées du Nebraska les premières femmes, pour la plupart « recrutées » de force dans les pénitenciers et les asiles du pays. En dépit de tous les traités, la tribu de Little Wolf ne tarde pas à être exterminée par l’armée américaine, et quelques femmes blanches seulement échappent à ce massacre.
Parmi elles, deux sœurs, Margaret et Susan Kelly, qui, traumatisées par la perte de leurs enfants et par le comportement sanguinaire de l’armée, refusent de rejoindre la « civilisation ». Après avoir trouvé refuge dans la tribu de Sitting Bull, elles vont prendre le parti du peuple indien et se lancer, avec quelques prisonnières des Sioux, dans une lutte désespérée pour leur survie.

Et tu trouveras le trésor qui dort en toi


Laurent Gounelle
Un nouveau roman de Laurent Gounelle, l'auteur des romans L'homme qui voulait être heureux, Les dieux voyagent toujours incognito, Le philosophe qui n'était pas sage et Le jour où j'ai appris à vivre. Tout commence le jour où Alice, une jeune femme dynamique et audacieuse, retrouve son ami d'enfance, Jérémie. Devenu prêtre de campagne, il lui confie être accablé par le faible nombre de fidèles qui le suivent. 
Athée et conseillère en communication, Alice se met en tête de l'aider à sa manière. Amenée par la force des choses à se plonger dans le monde de la spiritualité, du christianisme à l'hindouisme, du taoïsme au bouddhisme, Alice va découvrir une vérité universelle particulièrement troublante. Une vérité concernant l'homme et la clé de son épanouissement, passée sous silence par les religieux, perdue au fil des siècles... 
Dans ce nouveau roman émouvant et captivant, Laurent Gounelle nous entraîne dans un univers passionnant à la découverte de ce qui permet à l'homme de s'élever dans une autre dimension, où ses actes sont puissants et sa joie, un état durable.
Note moyenne : 3.84/5 (sur 19 notes)

Ce vain combat que tu livres au monde


Fouad Laroui
Assis à la terrasse d'un café parisien, Ali et Malika bavardent paisiblement. À les voir ainsi, jeunes et amoureux, un avenir radieux devant eux, qui pourrait croire que leur existence va bientôt basculer dans l'enfer ? Ce vain combat que tu livres au monde met en scène quatre personnages aux prises avec l'Histoire. La dérive mortelle d'un jeune Franco-Marocain de Paris à Raqqa, les réactions de son entourage, le dilemme qu'affronte sa compagne et, en arrière-plan, les événements tragiques qui ont récemment secoué l'Europe constituent la trame du récit. 
Fustigeant tous les fondamentalismes, mais ouvert aux points de vue les plus divers, l'auteur nous livre avec ce roman humaniste et engagé un regard indispensable sur notre temps.

Tomber


Eric Genetet
Sa mère les a quittés. Elle n'est plus qu'une question, une question sans réponse, glaciale. Après l'abandon maternel, Mariano est confié à son père, inspecteur de police, qui lui préfère largement la bière. Face au désespoir de ce dernier, Mariano se réfugie dans ses rêveries, ses amitiés avec les « durs » du lycée, et surtout sa passion, le sport, incarnée par un homme : Yannick Noah. Nous sommes en juin 1983 et Mariano trépigne d'impatience, Noah va jouer la finale de Roland Garros ! L'excitation est à son comble, mais c'était sans se douter que cette journée, bien au-delà de l'exploit sportif, changera le cours de sa vie…   Tomber est le récit poignant d'un enfant blessé, en échec scolaire, dont le rêve, simple et pourtant inaccessible, est d'être aimé par ses parents. 
Du haut de ses treize ans, en proie à la culpabilité, Mariano lutte maladroitement pour échapper au mutisme de son père. Avec douceur, justesse et empathie, le narrateur brosse le portrait d'une adolescence douloureuse, sans jamais sombrer dans le pathos.

mardi 22 novembre 2016

Petit pays


Gaël Faye
En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite soeur, Ana, dans un confortable quartier d'expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce "petit pays" d'Afrique brutalement malmené par l'Histoire.
Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l'envahit, l'imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français... "J'ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles : le parfum de citronnelle dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes l'après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis sur un casier de bières, les termites les jours d'orages... 
J'ai écrit ce roman pour crier à l'univers que nous avons existé, avec nos vies simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne cherchaient qu'à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de devenir une bande d'exilés, de réfugiés, d'immigrés, de migrants." Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les interrogations d'un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que prévu. 
Nourri d'un drame que l'auteur connaît bien, un premier roman d'une ampleur exceptionnelle, parcouru d'ombres et de lumière, de tragique et d'humour, de personnages qui, tous à leur manière, tentent désespérément de survivre à la tragédie.
Note moyenne : 4.43/5 (sur 401 notes)

L'insouciance


Karine Tuil
En 2009, de retour d'Afghanistan où il a perdu plusieurs de ses hommes au cours d'une embuscade tendue par les talibans, le lieutenant Romain Roller souffre d'un syndrome de stress post-traumatique. Durant le sas de fin de mission qui a lieu sur l'île chypriote de Paphos, il a une liaison passionnée avec une jeune journaliste et romancière, Marion Decker. Il revoit également Osman Diboula, un ancien éducateur social, fils d'immigrés ivoiriens, qu'il a connu pendant son enfance à Clichy-sous-Bois, et devenu au lendemain des émeutes de 2005 une personnalité montante de la vie politique française. 
Le retour en France de Roller auprès de sa femme et de son fils se passe mal. Seule sa liaison avec Marion Decker parvient à le sortir de sa torpeur, jusqu'à ce qu'il apprenne qu'elle est mariée à l'un des plus grands chefs d'entreprise français, le flamboyant François Vély, fils d'un ancien ministre juif ayant participé à la résistance dans le maquis de l'Yonne. Grand patron de presse, François Vély est un homme d'influence. 
Mais à la veille d'une importante fusion avec une société américaine, il pose pour un magazine sur une oeuvre d'art représentant une femme noire et il est accusé de racisme. Son empire est ébranlé par ce scandale, qui inonde les réseaux sociaux. Osman Diboula va prendre sa défense, bien qu'il soit lui-même récemment tombé en disgrâce aux yeux du Président de la république, qui l'a écarté brutalement de ses proches conseillers. 
Le destin de ces trois hommes se trouve alors inextricablement lié… Roman sur l'épreuve et les pièges de l'assignation identitaire, L'insouciance est également une réflexion sur la guerre politique, sociale, et les possibilités de la reconstruction. Ce récit puissant, remarquablement construit, aborde les questions d'actualité les plus brûlantes (racisme anti-noir, campagne de calomnie sur le net, terrorisme religieux) avec beaucoup d'intelligence et d'originalité. 
Les personnages se retrouvent confrontés à des passions ou des difficultés qui menacent de les emporter et traduisent ce sentiment d'insécurité qui marque désormais la fin d'une certaine insouciance dans notre pays.

Le dernier des nôtres


Adélaîde de Clermont-Tonnerre
"La première chose que je vis d'elle fut sa cheville, délicate, nerveuse, qu'enserrait la bride d'une sandale bleue..." Cette jeune femme qui descend l'escalier d'un restaurant de Manhattan, élégante, rieuse, assurée, c'est Rebecca Lynch. Werner Zilch, qui l'observe, ne sait pas encore que la jeune artiste est aussi une richissime héritière. Werner n'a pour lui que ses yeux bleus délavés. Son nom étrange. 
Et une énergie folle : enfant adopté par un couple de la classe moyenne, il rêve de conquérir New-York avec son ami Marcus. Werner poursuit Rebecca, se donne à elle, la prend : leur amour fou les conduit dans la ville en pleine effervescence au temps de Warhol, Patti Smith et Bob Dylan... Jusqu'au jour où Werner est présenté à la mère de Rebecca, Judith, qui s'effondre en voyant son visage. Ainsi se rouvre le dossier douloureux des origines de Werner. 
Qui Judith a-t-elle reconnue dans ces traits blonds et ces yeux presque gris ? Quels souvenirs hideux cache-t-elle sous ses bracelets d'or ? "Le dernier des nôtres", c'est une histoire d'amour impossible au temps où tout était possible : Rebecca disparaît sans explications ; Werner élève des gratte-ciels flamboyants, et voit ses nuits traversées de rêves incendiaires. L'auteur nous guide avec puissance et émotion dans ces mondes que tout éloigne : l'Amérique libre, joyeuse, insouciante ; l'Allemagne nazie, la destruction de Dresde et les débuts de la guerre froide où Soviétiques et Américains se disputent le génial et sulfureux professeur Von Braun, l'inventeur des missiles V2... 
Vous qui aimez les femmes et les hommes, les enfants perdus, leurs histoires d'amour et de mort, vous lirez d'un trait ce roman hors du commun. Adélaïde de Clermont-Tonnerre tisse une toile énigmatique, drôle, sensuelle, traversée de personnages inoubliables. Certains glorieux et vrais, d'autres inconnus, admirables et tourmentés... Surtout, vous saurez enfin qui est le dernier des nôtres...
Note moyenne : 3.66/5 (sur 90 notes)

Chanson douce


Leila Slimani
Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.
A travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c'est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.
Note moyenne : 4.05/5 (sur 525 notes)

L'histoire de l'amour


Nicole Krauss
A New York, la jeune Alma ne sait comment surmonter la mort de son père. Elle croit trouver la solution dans un livre que sa mère traduit de l'espagnol, et dont l'héroïne porte le même prénom qu'elle. Non loin de là, un très vieil homme se remet à écrire, ressuscitant la Pologne de sa jeunesse, son amour perdu, le fils qui a grandi sans lui. Et au Chili, bien des années plus tôt, un exilé compose un roman. 
Trois solitaires qu'unit pourtant, à leur insu, le plus intime des liens : un livre unique, L'histoire de l'amour, dont ils vont devoir, chacun à sa manière, écrire la fin. Cet admirable roman, hanté par la Shoah, offre une méditation déchirante sur la mémoire et le deuil. Mais c'est avant tout un hymne à la vie, écrit dans une langue chatoyante et allègre, l'affirmation d'un amour plus fort que la perte, et une célébration, dans la lignée de Borges, des pouvoirs magiques de la littérature. 
Il impose d'emblée Nicole Krauss comme une romancière de tout premier plan. Prix du meilleur livre étranger 2006
Note moyenne : 3.77/5 (sur 225 notes)